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Petrozavodsk
Capitale de la République de Carélie
 

26 juillet 2018
Trajet pour Petrozavodsk
 
Le 26 juillet jour du grand départ je me suis levé à 3:00. Christine et son mari sont passés me prendre vers 3:45. Après les formalités d'usage nous avons décollé à l'heure (6:15) pour Munich. L'escale de 2:55 s'est prolongée par une attente de presque une heure dans l'avion du coup nous sommes arrivés à Saint Pétersbourg à 16:30 (au lieu de 15:30).

Gare de Petrozavodsk

Dès notre arrivée j'ai appelé Sergey, notre chauffeur, tout d'abord pour nous excuser du retard, mais aussi pour l'avertir de notre arrivée. Dès la récupération des bagages nous l'avons rejoint à l'entrée de l'aéroport. Il a pris le temps de faire le plein de sa voiture et nous a déposé devant une banque pour changer nos euros en roubles. Vers 5 heures nous avons pris la direction de Petrozavodsk, et, après 3 heures de route Serguey nous a proposé de faire une pause dîner dans un petit restaurant au bord de la route. Une halte bénéfique. Une demie-heure plus tard nous repartions pour arriver à l'hôtel "Centre" de Petrozavodsk un peu après 23 heures, comme prévu dans le programme. L'hôtel "Centre" n'est pas des plus luxueux, mais compte tenu du prix modiques c'était parfait. La chambre était un peu spartiate mais l'essentiel était de pouvoir se doucher, dormir et récupérer du voyage. Le petit déjeuner du 27 juillet fut très apprécié.

Hôtel Frégate

27 juillet 2018
Pétrozavodsk
Petrozavodsk se situe sur la côte nord-ouest du Lac Onega à 1091 km de Moscou et 412 km de Saint Pétersbourg. La ville est traversée par la route européenne E105 (dite "Kola"). Elle est désservie par le réseau ferré qui la relie à Mourmansk, Moscou et Saint Pétersbourg. Elle est jumelée entre autres avec les villes de La Rochelle et Tubingen. La population était de 269000 habitants en 2013
Les archéologues ont découvert la présence d'un lieu d'habitation remontant à 7000 ans. Durant le moyen âge des villages se trouvaient à l'emplacement de la ville actuelle. Une carte géographique de 1592 fait état d'une ville nommée Onegaborg.
Sur le même site, l'agglomération nommée Petrovskaïa Sloboda fut fondée en 1703 par le Prince Menchikov, sous ordre de Pierre le Grand. Elle a obtenu le statut de ville en 1777 sous le nom de Petrozavodsk. En 1920 elle devient la capitale de la République Socialiste Soviétique autonome de Carélie, qui, après plusieurs changements de statut deviendra en 1992 la République de Carélie.
En 1703 fut créée la fonderie de canons et d'ancres pour la flotte de la Baltique, sous le nom de Tchouïski Zavod (de la rivière Tchouïa), qui deviendra Petrovski Zavod. En 1773 Catherine II fait construire une nouvelle usine appelée Alexandrovski (en hommage à Alexandre Nevski).

Pièce de fonderie venant de l'usine d'Alexandrovsk (XIIIème siècle)

Le 27 juillet nous avons quitté l'hôtel vers 8:45 pour nous rendre au point de rendez-vous fixé à 9:00 devant l'entrée de la gare située à 200 m de l'hôtel. Comme indiqué par Igor avant notre départ, Galina, la guide de l'agence Karelochka nous a rejoints et nous avons fait connaissance avec un petit groupe de visiteurs. Pour bien commencer la journée Galina Valentinovna nous a conduit dans le restaurant de l'hôtel Peter Inn qui jouxte la gare, dans lequel nous avons pris un second petit déjeuner léger, léger cette fois.
Ensuite un minibus a emmené le groupe pour la visite de la ville. Nous sommes descendus place Lénine, devant le Musée National de la République de Carélie, face à la statue toujours imposante de Lénine. Nous avons parcouru la place jusqu'à la flamme éternelle. De chaque côté sont érigés le Mémorial aux Héros et celui dédié aux soldats de l'Armée Rouge morts à la guerre. A noter que les pavés du mémorial sont disposés en arcs comme dans des rues de Paris.

La place Lénine

A deux pas de là nous pénétrons dans le Parc du Gouverneur. Une plaque posée en 2003 sur le mur d'enceinte marque la commémoration du 300 ème anniversaire de la création du parc. Sur la gauche un petit musée en plein air présente des pièces métalliques datant du XVème au XVIIème siècle originaires des fonderies de la région (affuts de canons, ancres, énomes engrenages... Au centre du parc se dresse la statue du gouverneur Derjavine (voir sa biographie annexe 1). L'endroit est très agréable et reposant, notre première impression de la Carélie est très positive.
Derrière la statue de Derjavine, des enfants jouent dans une aire de jeux comme il y en a beaucoup dans les villes et villages de Russie, sous le regard attentif des parents.
 
Le minibus nous conduit jusqu'à la Place Kirov. Nous passons devant de grands magasins, des terrains de football, de tennis, le Théâtre National. Au centre de la place est érigée la statue du révolutionnaire bolchevik Kirov (voir annexe 2).

Place et statue de Kirov, musée des arts Plastiques

A l'est de la place se dresse l'imposant Théâtre National de Musique. Au nord, le long de l'Avenue Karl Marx nous apercevons le Musée des Arts Plastiques. Près du théâtre, un panneau montre le portrait du bienheureux saint Faddeï Petrozavodsk ainsi qu'un projet de chapelle, en face du théâtre qui lui sera dédiée.
 
Derrière le panneau dédié à Faddeï Petrozavodsk, nous apercevons la curieuse façade de l'Extrême Bar dans laquelle est incrusté, au niveau du premier étage, l'avant d'une automobile ancienne.

"Extrême Bar", place Kirov

Le minibus emprunte l'avenue Karl Marx et nous dépose sur les berges du Lac Onega non loin de l'hôtel "Palais de l'Onega". Les berges sont très bien aménagées avec de larges promenades réservées aux cyclistes et aux piétons, bordant des espaces engazonnés et parsemés de sculptures. Nous passons devant une rotonde à musique, à l'acoustique intéressante, construite à l'emplacement de l'ancienne rotonde en bois du XIXème siècle.
A une centaine de mètres de là se dresse la statue d'Otto Wilhem Kuusinen (1881 - 1964), homme politique finlandais qui a passé une grande partie de sa carrière en Union soviétique. Kuusinen était président du Parti social-démocrate de Finlande en 1911-1913, chef de longue date du Parti communiste finlandais (SKP) et chef du gouvernement Terijeri (1939-1940). Kuusinen appartenait également au Parti communiste suprême de l'Internationale communiste et au Parti communiste soviétique.

Berge aménagée du lac Onega

Non loin de là côté ville, devant le palais des mariages, j'aperçois un couple fraîchement mariés posant et s'embrassant devant des photographes et un groupe de parents et amis.
Sur la pelouse un indicateur en fer forgé présente divers points intéressants de la ville.
J'approche de l'endroit nommé Quai de Pierres qui forme une sorte de quai avançant sur le lac. Un pêcheur est insensible à notre passage. Des gros rochers émergent du sol pavé, semblant des phoques ou des morses s'approchant de l'eau. Le soleil brille et le ciel a un aspect moutonneux, le temps très agréable. Un régal.
Je m'approche d'une avancée sur laquelle sont disposés deux antiques canons pointés vers le large. J'arrive à hauteur d'une sculpture posée entre des colonnes appelée "Beauté allongée" ou parfois "Madone de Carélie".

C'est un don de la ville française jumelle La Rochelle en Charente-Maritime. Les guides racontent que la ville a présenté une esquisse et confia la réalisation à l'usine de Petrozavodsk. Initialement, la femme n'était pas prévue dans les plans il fut décidé de la créer pour donner un sens aux piliers.

La "Beauté allongée", don de La Rochelle

Tout près un gros bloc de granit veiné de quartz précéde une série de sculptures la "Vague de l'amitié", "Sous les étoiles", "l'Etincelle de l'amitié", le "Panneau de Tubingen" formé de tubes métalliques dressés vers le ciel.
Sur le lac a la surface duquel se reflètent quelques nuages, des canards barbotent non loin de la rive.
Face au lac, en bordure du parc surplombant les berges apparaît en plein air une batterie d'appareils de musculation de plus de 50 m de long sur plusieurs rangées.

Appareils de musculation

Un énorme saule de plus de 10 m de haut attire mon attention, il est formé de plusieurs troncs reliés à la base.
Sur la berge une sculpture métallique étincelante représente un couple de pêcheurs lançant des filets vers le large, un peu plus loin se dresse "l'Arbre des vœux".

Couple de pêcheurs au filet

Nous arrivons au square de Pierre au milieu duquel se dresse la statue de Pierre le Grand, le tsar qui ordonna en 1703, la création de Petrozavodsk. Nous sommes à deux pas de l'hôtel Frégate et de la place Kirov. La visite de la ville est terminée.
La guide nous dirige vers l'embarcadère et nous prenons place dans un bateau rapide pour visiter l'île de Kiji. (voir la page et l'album qui lui sont consacrés).
 
Annexe 1 : Derjavine
Gavril Romanovich Derjavine est né dans une famille de petite noblesse à Kazan, ou il fit ses études au lycée. En 1762, il commença à servir comme soldat au sein du régiment des gardes à Saint Pétersbourg. Seulement après 10 ans il a été promu enseigne, puis en 1773,  lieutenant. La même année, il a fait ses débuts de poète. En 1777, après avoir reçu le grade de capitaine-lieutenant, il fut muté au service de «l'Etat». Derjavine a réussi à gagner la confiance de son supérieur immédiat, le procureur généra, le prince AA Vyazemsky, celui-ci lui a souvent rendu visite dans sa maison et a lu ses poèmes.
En juin 1782, Derjavine reçut le grade de conseiller d'Etat, en mai de l'année suivante il publia son ode "Felitsa". L'œuvre dédiée à Catherine II fut si bien accueillie que l'Impératrice admirative envoya au poète une tabatière dorée et 500 tchervontsy. Bientôt, les relations de Derjavine avec le procureur général se sont détériorées, il fut contraint de démissionner alors qu'à cette époque, le nom du poète Derjavine retentissait déjà partout en Russie.
En mai 1784, Derjavine fut nommé gouverneur d'Olonets et, en décembre de l’année suivante, gouverneur de Tambov. Cependant, les activités administratives ne lui ont apporté que des ennuis et il a de nouveau quitté le service. Ce n'est qu'en décembre 1791 qu'il devint secrétaire d'État de l'impératrice et, en septembre 1792, il devint sénateur et président par intérim du collège de commerce. Sous Paul Ier, Derjavine est resté sénateur et membre du Conseil impérial.

Le gouverneur Derjavine

Le 8 septembre 1802, l'empereur Alexandre Ier a nommé Gavril Romanovich Derjavine premier ministre de la justice de l'histoire de la Russie et simultanément procureur général. Dans cette situation, il a servi pendant un an, et, comme il l'a écrit lui-même, "en rendant une grande justice, sans s'en écarter, même en faveur de l'empereur lui-même. Il a toujours marché sur la voie de la vérité malgré les fortes personnalités qu'il avait en face de lui".
Plus tard, pour cette raison, la position de Derjavine devint instable. Alexandre Ier a rapidement contrarié le poète. Et bien que le service lui ait apporté le rang de véritable conseiller secret et celui de l’Ordre de Saint Alexandre Nevsky, sa démission ne s'est pas fait attendre. Il prit sa retraite en octobre 1803, dès lors  Derjavine s'est entièrement consacré à l'œuvre littéraire.
Derjavine est mort le 8 juillet 1816 dans sa propriété de Zvanka, il est enterré dans le monastère Khoutyne de Novgorod. Après la grande guerre patriotique, ses cendres ont été déplacées et enterrées près de la cathédrale Sainte-Sophie, dans le Kremlin de Novgorod.
 
Les odes majeures de Derjavine sont:
Sur la mort du prince Mestscherski (1779)
L’Ode à Félitsa (1784)
Dieu (1785), traduit dans plusieurs langues européennes (même l'empereur de Chine la fit traduire)
Cascade (1794), inspiré par la mort du prince Grigori Potemkine Bouvreuil (1800), élégie sur la mort de son ami Alexandre Souvorov.
l'Ode sur l'expulsion des Français (1813).
Il a également mis des paroles sur le premier hymne russe (Гром победы, раздавайся!, Tonnerre de la victoire, retentis !), en hommage à la prise d'Izmail par Souvorov, qui mit fin à la sixième guerre russo-turque.
Ses Mémoires parurent à Moscou en 1860. Ses ouvrages ont été traduits en français en 1861. L'œuvre de Derjavine est presque entièrement lyrique, ses tragédies, composées tardivement sont insignifiantes. Celles en prose comme son Essai sur la poésie lyrique sont plus importantes, selon Mirsky.
 
Annexe 2: Kirov
Sergueï Mironovitch Kostrikov (en russe: Сергей Миронович Костриков), dit Kirov, est né le 15 mars 1886, mort assassiné le 1er décembre 1934. C'était un révolutionnaire bolchevik et homme politique soviétique. Son assassinat marque le début des procès de Moscou suivi des  Grandes Purges de la période stalinienne en URSS.
 Statue de Kirov

Annexe 3: Petrozavodsk
Faddeï Petrozavodsk (date de naissance inconnue - 1726) est un saint orthodoxe russe, canonisé par le patriarche Alexandre le 26 octobre 2000.
Une plaque commémorative est située sur l'emplacement de la cathédrale Alexandre Nevski de Petrozavodsk qui fut brûlée en 1924.
Il est originaire d'une famille de paysans d'Olonets parmi lesquel il a vécu au début du XVIIIe siècle. En 1706, il vécut en ascète aux abords de la colonie des usines de Petrozavodsk, dans lesquelles il a travaillé et dont il fut le chef spirituel. Selon la légende, il connaissait l'empereur Pierre le Grand . Lors de sa dernière rencontre, il avait prédit la mort imminente de l'empereur, il a protégé les pauvres de la tyrannie des fonctionnaires et prédit le développement futur de la colonie.

Faddeï Petrozavodsk

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